22/10/2008
La Grande Gaufre (11)
Tableau 11: Passé, on ne t'oubliera jamais...
"Les raisons d'agir sont comme les rouages d'une machine. Plus il y en a, plus la machine est fragile.", Gotthold Ephraim Lessing
Exit ou à l'ombre, les monstres aux yeux qui clignotaient en arbres de Noël! Le PC se retrouve désormais sur tous les bureaux de la terre. En 2011, il fête ses trente ans, bien rempli de rebondissements et de stratégies en laissant des traces profondes en transformations diverses. Il se voit progressivement détronné par les tablettes. Le PC devient tabloïde.
En 1981, le premier PC IBM était, physiquement, bien grand, bien laid, avec un clavier étriqué et un écran tout rikiki. Pas d'ergonomie. Pas question de le déplacer sous le bras ou de le placer dans son salon pour son côté esthétique. En parallèle, le Mackintosh s'était taillé une place au soleil du design plus en accord avec un transport de place en place. Pas vraiment le modèle de poche, non plus, que nous connaissons aujourd'hui. Il était plus "top", plus en avance sur son temps, c'est vrai, mais la comparaison commence ailleurs. Des fanatiques naissaient parmi deux courants différents d'utilisateurs. Véritable schisme entre l'Apple, en général plus "fini" et le PC perdu dans des compatibles de tous bords. Apple se rapproche du PC en 2005, en adoptant le microprocesseur d'Intel et rentre dans les rangs. Ennemis au départ, lors d'une passage à vide de la société Apple, Microsoft a procédé à un échange d'actions avec elle pour garder une concurrence contrôlée à sa mesure.
Umberto Eco dans son livre "Comment voyager avec un saumon", parlait même d'une guerre de religion à l'époque. "Le Mac, catholique, contre réformateur jésuite, convivial, amical, conciliant... et le Dos, protestant ou calviniste avec libre interprétation des Écritures, requière des décisions tourmentées, impose une herméneutique subtile, garantit que le salut n'est pas à la portée de tous. Vision amusante avec le temps et les péripéties qui ont suivi dans l'histoire des deux.
Dans les sociétés, pendant ces années glorieuses en pleine ascension, les applications de gestion, "clé sur porte", avaient fleuri et les projets de développement prenaient quelques mois, voire quelques années. En finale, manque de pérennités des projets, des échecs se produisaient. Entre la définition des projets et l'implémentation, les besoins avaient souvent changé. Les programmes démontrés aux utilisateurs avec enthousiasme, laissaient un goût amer aux financiers qui allaient, parfois, devoir tenter d'utiliser des bébés mort-nés. Mais on voulait que cette époque fasse partie résolument du passé.
Les fonctionnalités qu'un département financier, comptable ne changeaient pas en gros. Une comptabilité reste une comptabilité. Vérité que l'on voulait tout de même remettre sur la table à de nombreuses reprises. Ce qui changeait c'était les langages, les outils de programmation, les "verres de contact" qui allaient permettre de sortir rapports et statistiques de gestion. Extrapoler le passé vers le futur, sans boule de cristal, voilà la préoccupation du moment quand les choses se ternissent.
Pas d'amateurisme du tout à déplorer, pourtant. Les informaticiens avaient une formation en informatique pure et dure et devaient suivre des cahiers des charges en perpétuels mouvements avec des outils qui, eux aussi, évoluaient de version en version. Toutes ces transformations successives se payaient cash avec du rêve en arrière-goût.
Les choses n'allaient pas en rester là. L'informatique chère avait vécu dès le changement de siècle.
Les sociétés multinationales devaient s'accommoder des mêmes informations à l'étage du pays d'où provenaient les données comptables. Ensuite, et très vite, quand on sait que les résultats sont à donner par trimestre à Wall Street, il fallait les consolider.
Mais, après l'idée de consolider les données, celle de faire la même opération avec les programmes devenait la préoccupation d'équipes qui ont commencé à bourlinguer de pays en pays. Trouver le nec plus ultra, la crème de l'imagination parmi ces programmes aux fonctionnalités multiples ou complémentaires. Ces équipes étaient revenus avec leurs rapports sous le bras et puis, des décideurs avaient compris ce qu'ils pouvaient en comprendre pour opter pour une solution commune. Des équipes s'étaient mises en place pour implémenter les nouvelles règles. Le travail terminé, ce fut le retour aux expéditeurs ou faux quémandeurs et la désillusions, préludes à boucle sans fins.
Dans la même opération, faire oublier, aussi, aux professionnels du développement, l'invention qui mène à tout à partir de rien.
L'opération était probablement plus délicate que prévu. Chaque pays avait sa manière de traiter ses données au mieux. Les inventions locales avaient à passer de la machine à vapeur à la Ferrari parfaitement inconciliable car trop lourde à maintenir et à comprendre.
Le but final était pourtant louable et les budgets alloués dans l'opération illimités, justifiés.
Après l'étape "logiciel", l'étape plus reliée à la force du travail, elle-même, venait naturellement à l'idée des têtes pensantes pour diminuer les coûts des opérations internes par définitions non rentables ou plutôt considérées comme "mal nécessaire".
Le hardware se miniaturisait, le software se qualifiait, le personnel informaticien déchantait, les utilisateurs râlaient. Beaucoup de désillusion au retour de cette rationalisation. Voilà ce qui s'est passé dans les services internes informatiques. Les softwares se sont adaptés en permanence. Ils ont changé de producteurs, de rationalités et de buts finaux. Pourtant, certains n'ont pas disparu. Le Cobol, le 18 septembre 2009, fête son cinquantenaire. Considéré comme anachronique, comme relique, ce langage est loin d'être mort. Les versions ont permis de faire ressortir les "dinosaures" mis à la retraite prématurée. Le langage de Grace Hopper bugge toujours entre son "IDENTIFICATION DIVISION." et le "STOP RUN." quand le fameux "." n'est pas à la bonne place. Mais compilé, il garde une longueur d'avance sur les langages interprétés qui découvrent les erreurs à l'exécution éventuelle de toutes les instructions.
Les secteurs, public et privé, eux, s'embarquèrent tous deux dans les mêmes obligations d'utilisation de l'informatique pour rationaliser leurs potentiels humains, et, souvent, ils firent appel à des sociétés qui devaient apporter des solutions. L'approche de ces sociétés était différente. Les espoirs ont été très grands d'apporter une amélioration drastique dans la gestion des secteurs publiques qui étaient les moins bien outillés malgré l'importance de la tâche. Et puis ils se sont taris parfois en pleine course du développement par la politique elle-même. Des échecs retentissants crevèrent la bulle de l'espoir. L'informatique faisait toujours peur et n'était pas voulue fondamentalement par les membres des clients, perdus dans d'autres préoccupations plus personnelles de la conservation de l'emploi et des habitudes. Des drames se sont succédés. Des désillusions du plus mauvais aloi qui oublient de garder les idées d'une informatique généreuse. La politique a ses raisons que la raison reconnaît un peu moins.
Était-ce le taylorisme appliqué à l'informatique ?
Il n'y a jamais eu d'Ordre des Informaticiens comme pour les médecins, les avocats. L'éthique - imposée par les directions – oui, mais pas de Charte des Informaticiens pour protéger cette profession complexifiée à outrance. Les syndicats ne battaient pas la chamade. Peu de syndiqués dans le monde de l'informatique en dehors de période de "grands froids".
Les programmes de restructuration de personnel et de conversion des logiciels pour rationaliser l'ensemble des activités s'imposaient par esprit de "coopération" avec des concurrents plus zélés.
Les recherches des meilleurs outils de gestion internes parmi pléthore de solutions choisies dans le monde, n’ont pourtant pas été une mince affaire. Les heures associées à ce genre de consolidation allaient se placer dans les pertes de fins d'années et en profits espérés pour les années futures.
Certaines fonctionnalités comptables, comme les salaires, ont été externalisées en premier. Les règles de calcul de précompte étant centralisées dans des sociétés extérieures très spécialisées, cela semblait un bon départ. Les barèmes maintenus en centralisés devaient assurer la rentabilité avec une rétribution comptabilisée par personne.
Beaucoup de millions de "francs anciens" de l'époque pour le développement de programmes spécialisés pour les salaires avaient été dépensés en pure perte. C'était volontairement fini. L'externalisation fut normale et salutaire. Moins de personnel en interne pour s'occuper de ces salaires trop fluctuants dans leurs calculs.
D'autres programmes de développements, de rationalisation, dans le domaine comptable ont subi des balbutiements, des tentatives avortées, des échecs retentissants. Était-ce mal juger l'importance de la tâche ? Les opportunités étaient là, mais les esprits étaient déjà ailleurs.
Pour maquiller les pertes colossales qui entouraient ce genre de développement tous azimuts, des noms de projets plus attrayants les uns que les autres, proposaient à la direction ces projets avec le plus d'emphases.
Cela sentait pourtant bon la "fleur bleue" ou l'exotisme pour ceux qui s'en rappellent encore. Des noms comme Oasis, Sabre et j'en passe, passaient à l'écran noir de nos nuits blanches. L'exaltation et l'enthousiasme étaient à leur comble, aussi bien au bas et en haut de l'escalier. On allait pouvoir en démontrer de choses sur ses marches. Je ne parle pas d'ascenseur, vu la vitesse de production, pour laquelle, il valait mieux oublier derrière des suites de tergiversations. Les « spaghettis » des instructions voulus par une exposition compliquée des desiderata étaient certainement en partie responsables de cet embrouillamini sans nom et des échecs qui suivirent.
Alors, quoi. Obstruction ? Passage sans issue ?
Non, bien sûr. Dans un moment de "folie" dépensière maligne, le patron, lui, avait signé des licences de toutes parts pour d'autres bijoux de la technologie fonctionnelle. Pas question, donc, de continuer à "râler" dans le coin des particularités. Il fallait y aller coûte que coûte et perdre son autonomie de choix. Des têtes sont tombées dans la bousculade. Mais la fuite en avant devait se poursuivre.
Des programmes du rayon "tout fait" naissaient comme de petits pains au chocolat. Des maisons de software avaient senti le besoin de rationaliser pour diminuer les coûts pharamineux que l'informatique demandait en développement de toute part. Oracle financial apporta "la" solution de la souplesse. Le concurrent SAP avait une réputation de trop de rigidité. La souplesse d'Oracle pour la "customisation" pouvait redonner espoir aux esprits chagrin du passé. Souple, mais pas léger. Enterprise Resource Planning (ERP) comme Progiciel intégré, associé à une infrastructure éprouvée de SQL permettant d'interroger et de maintenir des bases de données importantes. Rien que du bon, du raisonné.
Rien n'était dit, pourtant. Comme en tout, il a bien fallu que jeunesse se passe. Beaucoup d'erreurs de parcours ne vont pourtant pas manquer dans une mauvaise interprétation des finalités. Nous n'étions qu'au début d'une recherche de ce qui avait été "viable" intellectuellement et financièrement dans un inventaire de fonctions à plusieurs niveaux. Les erreurs de concepts vont se fourvoyer au travers de longs dialogues par écrit avec des services spécialisés d'Oracle et parfois retrouver la case de départ sans solutions immédiates. "Metalink Support" a joué les pilotes de ces conversations dans la durée et l'incompréhension du ping pong. Les interlocuteurs de l'autre bord avaient également pris l'air du large et s'étaient offshorisés.
Tout n'allait pas s'intégrer sans souci. On s'en apercevait progressivement. Les spécificités étaient bien là. Les programmes de ces sociétés providentielles standardisaient (streamline) au maximum, trop... One Unisys, One System, One Process, un rêve ou plutôt un cauchemar ? Le problème de "culture" d'entreprise allait devoir être mis au placard au plus vite.
Des efforts du côté des fournisseurs de logiciel ont été consentis de bonnes ou de mauvaises grâces en fonction de l'expérience supplémentaire que pouvait être engrangée dans l'opération de nettoyage, installation-réinstallation dans l'attente de versions ultérieures.
Le plus difficile, peut-être, fut la standardisation de tous les documents et des manières de calcul pour tout ce qui devait être fourni aux différents États de manière officielle. Je veux évidemment parler de la comptabilité des sociétés comme les facturiers de sorties et d'entrées, et des grands livres qui avaient des règles très spécifiques de pays à pays.
Cela n'était pas gagné d'avance. L'abordage garde encore des traces, non converties, de certaines réminiscences de cette époque révolue. En cherchant bien, certaines roues tournent encore, aujourd'hui, avec des programmes non standardisés. Étendons le débat.
Il faut dire que certains pays ont de ces "stupidités" difficilement compréhensibles vu de ce côté de la frontière ! L'Italie et le Brésil, par exemple, eurent leurs heures de gloire dans la cogitation numérique confrontée à l'analogique.
Mais, avec le temps, croyez-vous que les choses apaisent ? Et bien non. Des erreurs monstrueuses se produisent encore. Des bugs qui n'existaient pas dans le release précédent et qui sortent dès le premier test ou plus grave lors de l'exploitation. L'informatique est un service, donc il n'est pas question de renvoyer la mauvaise machine au fournisseur. Il faut attendre qu'il puisse planifier la correction. Aucun syndicat des utilisateurs. Les autres clients ne seront même pas avertis du problème. Il leur faudra pomper (pull) l'information d'une base de données en trouvant les bons mots clés. Des tares, pardon des TAR, étaient envoyés vers le support, après des recherches dans des bases d'erreur pour s'informer s'il n'y avait pas eu un précédent qui aurait fait "jurisprudence".
Si l'erreur n'existe pas, ce ne sera pas le fournisseur qui inventera le "workaround". Le workaround, le moyen de temporiser, même si parfois, il sera proposé, ne sera que de l'huile à placer dans les engrenages du moulin, jusqu'à un temps imprécis. Les prioritées resteront définies chez le fournisseur. Les vices cachés, cela n'existe que dans les rêves des clients. Les erreurs sont toujours possibles. Cette fois, on cale, on ne peut même plus les corriger soi-même. "It's working as designed. Isn't it?".
Quand je parle de frontières, l'idiotie devient tout à fait "parlante" quand le drapeau est, lui, étoilé.
Là-bas, « Y a-t-il plus d'un pays sur Terre qui soit aussi beau, aussi productif et, de ce fait, aussi bien construit à tous niveaux que le nôtre ? », pourrait-on comprendre en écho à toutes les discussions qui se sont déroulées dans les fracas ou le recueillement. Une seule langue, une seule monnaie, un seul fast food, une seule boisson, une seule comptabilité tellement plus pragmatique …
Par bonheur, cet esprit de mise en commun, de fusion s'est aussi produit ailleurs. Les États voulaient aussi se solidariser, unir leur destin et standardiser leur relation.
Les fondements de l'Europe étaient déjà depuis longtemps dans les esprits, mais n'avaient pas encore atteint un niveau de participation évolutive. Pour le début de ce siècle, il fallait pousser le bouchon et enfoncer les dernières idées reçues du séparatisme étatique. L'Europe, non seulement pouvait, mais devait "naître". C'était écrit. C'était obligatoire. Le social allait peut-être prendre un grand retard, mais cela n'avait pas l'importance nécessaire pour la "sainte" rationalisation.
Pour contrer tout cela, l'Euro a été « la » bénédiction pour unifier les pays. En janvier 2001, en grande pompe, on célébrait son avènement, avec un puissant ouf de soulagement. Tout allait être huilé en odeur de sainteté. Plus de conversions internes, les taux en avaient été fixés de commun accord en dernière minute. L'écu cédait la place. Trop vieille dénomination face à cette idée beaucoup trop réductrice de l'Euro et plus proche de l'idée européenne. Les avantages indéniables avaient été avancés : plus de pertes de change à la frontière et pendant les vacances. Mon dieu, que c'est beau de prendre des vacances tous les jours... Son 5ème anniversaire était cependant fêté de manière feutrée. Du côté de la langue commune à utiliser dans "notre grande maison à étages multiples", nous ne sommes toujours pas mieux fixés. Mais dans une société américaine, on ne se pose plus la question. On "cause" résolument "in american" et on compte la contrepartie en silence.
Une génération sacrifiée sur l'autel de la finance, pourrait-on en déduire. Car, la conversion, avec computer intégré, sous le front, on continue à parler en dollars. On n'aime pas les centimes. Alors, on arrondit en milliers de dollars. On perd des points d'appuis avec la réalité avec des montants qui deviennent subitement un peu plus petits à comptabiliser, une fois arrondis de la sorte. Un euro égale un dollar ? L'euro a été probablement calculé pour s'en rapprocher. Mais, la fluctuation a continué. L'euro n'a peut-être pas été la cause de la hausse des prix, mais il a été son porte drapeau. La propagande a seulement raté son coup pour faire digérer la pilule.
La Commission Européenne est irritée par un tel état d'esprit en avançant un faible niveau de l'inflation et des taux d'intérêts qui pourraient permettre des bienfaits dans les investissements des entreprises et dans la construction. Les appareils électroniques ont baissé singulièrement de prix. C'est un fait. Les pays d'extrême Orient ne sont pas étrangers à cette chute. Ce qui est dommage, c'est que l'on n'achète pas encore ces appareils de la technologie, tous les jours, pour la consommation courante. Ce n'est pas un leurre. Oui, on peut bientôt acheter un "ordi" au prix des sucettes. Les États européens, aussi, veulent participer à cet engouement "internet".
La comparaison des prix entre les pays passés au bleu, avant son apparition, apporte des surprises qui n'auraient pas dû se produire dans un planisme parfait de l'Europe. Dérapage fictif ou sentimental ? Ce ne peut être que cela puisque de plus en plus de pays quittent le giron du dollar pour se réfugier dans l'euro comme monnaie de référence. Le yoyo n'est pourtant pas fini. Le yuan va entrer dans la danse des monnaies fortes de référence. La crise, aujourd'hui, est mondiale. Le pouvoir d'achat s'en retrouve, surprise sur le fait, laminé en interne et en externe. La planche à billet n'est plus ce qu'elle était : une planche de salut.
Les projets ne se planifient plus comme auparavant sur plusieurs mois ou années. La vitesse supérieure a été enclenchée. Tout devait y concourir. La clé sur porte n'était plus le bijou que l'on se mettait à la boutonnière. Rare, on ne pouvait plus se le payer. L'uniforme comme seul habit. On ne développe plus, on se contente de maintenir la flotte des programmes en dehors de l'eau de l'habitude. Car, rien n'a ralenti du côté des changements. Bien au contraire. Il s'est accentué, mais sans gloire ni trompettes.
Les sociétés se font une concurrence exacerbée pour gagner une apparente avance dans l'exploitation interne, revient à prendre des vues optimistes sur le futur. Alors, le prix du progrès ne se réalise plus nécessairement avec l'augmentation du coût du développement mais s'équilibre plutôt grâce aux dérapages des salaires. Des projets annuels sont choisis sur base de leur « Pay back ». Les bons points seront comptabilisés mais seront-ils productifs en retour dans les mêmes proportions ? Rien n'est moins sûr. Heureusement, chaque année, il y a les « awards » en cristal, à la cérémonie des Césars ou des Oscars appelée pour la circonstance "Convention". Les financiers se sont mis à calculer les coûts en développement. Pourtant, on sait d'avance que ce ne sera pas gagné sans une certaine fibre moins "money minded" et plus "human rights". Un épisode que j'avais eu l'occasion d'étendre dans "De SP à DRH".
Les clients et les vendeurs de services sont devenus de terribles marchands avec la soustraction comme outil de gestion des contrats. Ceux-ci ont, souvent, été signés à la limite de l'acceptable. Une compétition, une sous-évaluation, au départ, trouveront leur salut, d'entrée de jeu, sur la base active à l'échelon suivant. Par après, celui-là devra assumer en accentuant sa force de frappe pour garder le cap. Les jeunes s'y sont habitués à cette nouvelle manière de « travailler ». « Une expérience raffraichissante » m'avait permis de m'en assurer.
D'ailleurs, n'est-ce pas voulu qu'un directeur d'informatique CIO ne fasse que rarement partie du conseil d'administration ? Serait-ce pour éviter les fuites vers le personnel ?
Le mot "jeu" ne fait-il pas partie des mots figurés ?
Non, passé, on ne t'oubliera pas. Le jeu est connu, cette fois. On connaît désormais les cartes à jouer.
10:29 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Guy,
Il y est des domaines où les financiers ne devraient pas avoir leur mot à dire.
On ne développe pas comme on peu faire du ciment !
Les "recettes" sont bien plus complexes et aléatoires dans le résultat.
Dès lors, s'engager sur un prix et un délai est totalement fou.
L'argent est le nerf de la guerre mais le développement n'est pas un simple travail de maçonnerie .
Nous allons vite, très vite pour répondre aux exigences du client à moindre prix.
Le coefficient de correction de l'histoire c'est l'homme .
Heureusement que les clients ne s'intéressent pas plus que cela à l'informatique.
S'ils savaient ce que peuvent engendrer multitudes de correctifs, ils seraient moins short sur les délais et les prix .
Sur une voiture ou une chambre à air, ils voient au moins les rustines disgracieuses .
Malheureusement l'informatique est devenue un produit comme un autre, sauf que ce n'est ne sera jamais un produit comme un autre .(pas pour les 20 prochaines années)
La création est-elle comparable à de la production de masse avec les mêmes méthodes, je ne le pense pas !
Toute une culture informatique est à se créer afin que l'âge de raison survienne .
Le temps pour le peuple de s'intéresser à l'informatique sous un autre angle que celui du "simple jouet" utile .
Est-ce que nous achetons des automobiles avec retour au garage assuré pour corriger les freins mal conçus faute de temps ? Non, mais c'était le cas au début de l'automobile...
Désormais nous achetons des voitures fiables parce qu'elles sont dans les cartons sur une période de 5 à 10 ans.
Nous maitrisons les briques essentielles de leur construction et y ajoutons quelques améliorations.
Il en va de même pour ce qui est appelé à raison "nouvelles technologies", une fois la démocratisation achevée, les règles du jeu établies, nous pouvons espérer une accalmie au prix d'une taylorisation inévitable in fine.
Nous traitons l'informatique comme une technologie maitrisée alors qu'il n'en est rien .
Chaque nouveau projeté qui vaut à sortir un "nouveau concept car", sauf que le concept car a la vertu de ne pas être commercialisé .
Pourquoi j'aime l'open source et Linux, c'est un peu pour ça .
on se sert de briques connues.
Le C++ dépassé, OK, mais il est bien maîtrisé désormais .
D'ailleurs si tu regardes dans tes dernières mises à jour de Windows, tu constatera l'arrivée de Microsoft visual C++ redistribuable ...
L'informatique est malheureusement arrivée à l'époque du "spéculons en paix", qui n'est pas facteur propice à "maitrisons en paix" .
Ecrit par : Liberty | 03/11/2008
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Liberty,
Si je dois résumer tout cela, l’informatique est surtout une école de logique. Il y a plusieurs chemins pour arriver à Rome, mais très peu qui correspondent à l’efficacité.
La finance est un des contrôles, mais seul le raisonnement apporte l’assurance d’un résultat plus honorable que celui du hasard. Voir les problèmes dans leur ensemble permet de survoler beaucoup plus de vérités qu’il n’y parait. Alors, il faut questionner. Descendre les échelons, les remonter ou passer par la horizontalité qu’offre internet en faisant sauter les échelons. Chance que l’on n’a pas encore saisie. En politique, on appellerait cela « populisme ». Dans les affaires, ce serait de l’ « opportunisme ».
« Nous traitons l'informatique comme une technologie maîtrisée alors qu'il n'en est rien »
>>> Absolument. On refait la même chose très souvent, mais on passe à côté des nouveautés vraies pour gadgétiser. Je comprends parfaitement que tu aimes Linux et l’Open Source. Concept parfaitement valable. J’aime beaucoup cette vision que tu donnes de « l’arrivée à l'époque du "spéculons en paix", qui n'est pas facteur propice à "maîtrisons en paix".
Ecrit par : L'enfoiré | 04/11/2008
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Guy,
>>"Voir les problèmes dans leur ensemble permet de survoler beaucoup plus de vérités qu’il n’y parait. Alors, il faut questionner. Descendre les échelons, les remonter ou passer par la horizontalité qu’offre internet en faisant sauter les échelons."
La taylorisation de l'informatique est une forme de barrière à voir le problème dans son ensemble.
Chacun son truc à développer, après on se débrouille pour faire le liant entre tous les modules .
Changer de version de logiciel de développement tous les 6 mois est-ce bien raisonnable ?
Mouvance omniprésente, que peut-on tirer de bon de tout cela ?
Un pub disait "sans maitrise la puissance n'est rien", nous voyons la RAM augmenter de façon hallucinante, les processeurs devenir si performants que personne ne sait les gérer dans l'OS ni le logiciel .
Est-ce bien raisonnable ?
Pour palier les carences de laisser du temps au temps, nous compensons avec un hardware surdimensionné par rapport à son utilisation, ce, afin de faire passer les carences de la programmation et la gadgetisation à outrance.
C'est la nouvelle façon de faire du neuf, incapables de sortir du neuf utile aussi rapidement nous sortons du pseudo neuf futile .(faut bien faire du fric à court terme)
C'était pareil pour les premières voitures, elles avaient des moulins de 2.5 L et 20 CV fiscaux, pour un rendement supérieur actuellement il suffit d'un 1.8 L et 10 CV ...
Linux j'aime parce que je sais ce que je fais, loin de gadgetiser pour rien, c'est de la pure rationalisation .
Le gadget existe uniquement pour ceux qui désirent du gadget, il n'est pas imposé comme une avancée .
(Vista Wahouu plouf !)
Ecrit par : Liberty | 04/11/2008
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Liberty,
Décidemment, lis-tu dans mes pensées et mes écrits futurs?
La pierre philosophale style 21ème siècle est encore à inventer.
Nous sommes devant une crise.
N'est-ce pas le moment de réinventer de gré ou de force?
Si l'informatique de papa n'existe plus, le potentiel reste énorme. Elle va servir comme un outil, comme la calculette de bureau qui prenait de la place sur le bureau.
Pour la comparaison voiture, c'est encore plus juste.
Nous nous sommes dans ce domaine endormis sur nos lauriers.
Se déplacer, il était clair que cela allait se développer de manière exponentielle. Et on a cru dans le présent sans voir l'avenir.
Non, la crise a probablement du bon pour réveiller les consciences et les imaginations.
C'est pour cela que la capital à risque sera très vite nécessaire, parce qu'il n'y a rien de gratuit en ce bas monde.
Ecrit par : L'enfoiré | 04/11/2008
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Guy,
Lire dans tes pensées pas encore.
Produire mieux est indispensable, je ne comprends pas que cette crise ne serve pas d'opportunité pour lier économe/écologie/production et consommation intelligentes.
Peut être suis-je trop idéaliste ...
Ces 3 points sont liés et indissociables, l'un conditionnant l'autre.
J'ai commencé l'informatique en 1982, sur TO7-70 sans jamais abandonner. De là est né mon esprit critique et ma collection de vieux PC qui désormais sont introuvables .
(le tout premier notebook avec track-ball sur l'écran & un sil'Z 16)
Delà est né mon esprit critique et le goût du code, chercher l'erreur pour ma propre autosatisfaction .
Bidouiller la ROM, faire du beau code bien propre m'est venu de là .
Le BASIC désuet a été une très bonne école, je ne vois pas de chinois dans les lignes mais des instructions que même un chinois comprend de la même façon que moi.
C'est le côté génial de l'informatique !
Dans l'automatisation nous avons le choix entre plusieurs langages, dont le langage contacts.
Inutile de te dire que je préfère le langage contact universel au langage "constructeur", au moins tout un services technique, tout un bureau d'étude peuvent me comprendre, idem pour les sous traitants, dieu sait si c'est essentiel .
Je rêve d'un OS propriétaire où on ne m'ajoute pas des processus inutiles à mon usage personnel (du sur mesure).
Je rêve d'une réelle prise en charge du hardware récent par le logiciel et de l'OS .
Foutaises que d'avoir des AMD phenom 64 (X 4 cœurs) non gérés par l'OS.
(pareil pour 2 cœurs mais je préfère AMD pour cause de chauffe sur Intel, j'aime pas les aspirateurs dans les oreilles)
Le hardware a dépassé le software, il est temps d'une remise en question.
Le capital risque n'en est pas un réellement, le risque peut être géré autrement, à la place de faire du gadget tape à l'œil, il faudrait investir dans la gestion optimale de ce que nous avons déjà .
Il suffit de cesser "d'innover pour innover", mais innover pour apporter un plus réel, loin de les coups de marketing.
Une sorte de production plus honnête .
J'ai débattu sur le sujet avec olivier : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46222
Ma position est assez claire, je sais que nous ne savons pas mais qu'il faut chercher.
Ecrit par : Liberty | 04/11/2008
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Liberty,
Le lien entre économie, écologie et production est plus étroit qu’il n’y paraît. J’essayerai d’en parler dans un article futur.
Dans les années 70, donc bien avant les PC, j’ai eu à travailler avec des micros de la société Cogar. 4K de mémoire. 10 mégas de capacité disque à platine. Des instructions à un ou deux bytes. Je peux t’assurer que l’on comptaient en bits et non en bytes. Emuler un assembler 360, fut nos principales préoccupations. Donc, cela s’appelait aussi chercher la beauté du code pour remplacer une macro instruction pour nous, pour que cela soit rapide et concis. Véritable lego à 8 bits que l’on savait couper en deux. Le langage contact de l’automatisme, je n’ai jamais pratiqué. http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_Ladder L’algèbre de Boole, oui, des masses.
Je reconnais bien Olivier comme "objecteur de croissance". Réflexions de celui qui n’a pas compris. Je vais y aller jeter un coup d’œil. Merci.
Ecrit par : L'enfoiré | 04/11/2008
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Écrit par : L'enfoiré | 03/12/2008
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