21/10/2008
La Grande Gaufre (12)
Tableau 12: La rivière ne revient jamais à sa source
« Regardez bien au fond du flacon d'où est sortie la bulle Internet : vous verrez qu'il y reste encore beaucoup de savon ! », Jean-Pierre Raffarin
Dans l'organisation moderne, on veut des chefs. Des personnes qui vont pouvoir faire progresser les entreprises vers des sommets en écrasant la concurrence. Château de cartes ou tour de Babel, cette organisation ?
Dans l'article "La technicité n'est plus seule", j'essayais de faire comprendre que la technologie a été et restera l'outil de notre modernisme présent et futur. Mais, passer à l'étape suivante, passer au contrôle de cette technique est parfois important et surtout plus gratifiant globalement. Pour cela, il faut non seulement avoir des compétences techniques générales mais aussi pouvoir coacher des hommes avec leurs qualités et leurs défauts. La psychologie et le feeling sont trop souvent galvaudés ou mis en suspension pendant les études scolaires. Devenir manager se construit avec l'expérience, la pratique de l'humain et aussi la compréhension du fonctionnement de son "moi". Prendre de l'altitude n'est pas une mince affaire. Les diplômes ne sont pas la panacée pour se greffer dans le jeu de quilles de la vie et des entreprises. Ils peuvent se révéler à terme comme une peau d'âne. Un autre article "Plus de rameurs SVP" rappelait que se sentir à la bonne hauteur de ses capacités, de ses prérogatives est peut-être tout aussi important.
Il faut assumer ce progrès, nécessaire, à géométrie variable, pour le genre humain. Il faut donner de la construction et des directions à ce chemin prédéfini. Se rappeler d'un "avant" est absolument nécessaire. C'est la carte de base. Progresser sur les échelons est affaire de doigté et de connaissance. La compétence au niveau technique ne devrait être que la carte du milieu du paquet de cartes. La motivation, elle, est au sommet. Une motivation saine, dépourvue de pensées trop égocentriques. Le populisme vers le bas et la publicité vers le haut ne sont que les outils de propagande généralement utilisé pour éliminer tout adversaire.
Au sommet, pas de véritable "jeu de l'oie". Les flux inverses ne fonctionneraient pas à fond. La politique ne se retrouve d'ailleurs pas uniquement où elle doit se manifester à la suite des votes des électeurs. Le chef a ses raisons que la raison ne comprend pas toujours.
Le taylorisme (aussi appelé « SIX SIGMA LEAN » par les américains) est appliqué aux services des entreprises modernes.
Alors, on coupe, on dissèque un service en multiples tâches en ne conservant qu'une personne qui pourrait assurer la compétence technique facturable. L'équipe se résume à deux entités, l'une backup de l'autre. On ne dit pas pourquoi ni comment y arriver. C'est un test, répond-on au plus exigeant en réponses.
Il faut bien organiser et pour se faire on ne garde que les tâches qui font partie du « core business » et on facture les résultats au prix, le plus "juste" que l'on espère au top de leur forme malgré la réduction des coûts d'exécution.
Le reste, l’aspect social, les « nice to have », ont bien existé, mais on tâche de les maintenir contraint dans des limites de l'acceptables et pas trop dérangeantes.
Les prix "plancher", le consommateur y a pris goût. Il n'est pas loin de les espérer nuls. Or, aucune tâche, aucun bien n’a jamais été gratuit, du moins si on l'espère encore de qualité.
Pourtant si les prix de ces produits ont été lissés ou amortis, les valeurs continuent leur descente en s'épaississant.
Le travail ne serait-il qu'une construction par des "apprentis sorciers", des "testeurs" aux horizons limités par la courte échéance des résultats trimestriels ou annuels ? La pérennité non assurée profite, mais à qui ? Ceux qui s'impliquent dans ce tourbillon et ceux qui ramassent ne s'inquiète pas de savoir où se trouve la source de la rivière, ne semblent pas être les mêmes. Dans ce jeu, fournisseurs et clients, tous deux, se retrouvent en aval, cocus du système.
La continuité, la fidélité dans le service ne se partagent plus. Elles se contentent dans l'habitude et l'obligation de sombrer dans l'apathie.
Le même service, réalisé l’an passé, coûte aujourd’hui plus et est souvent de qualité moindre. Les clients n’ont aucune alternative. Ceux qui ont travaillé pour le bien commun, traditionnellement, ont fermé boutique et déposé le bilan.
Exemple concret et récent, mis au point par des jeunes consultants externes : le service postal. Les facteurs s’occupent d’opérations de tri et des livraisons. Les opérations de tri sont réalisées par ordinateurs, trieuses, rien de plus normal si les moyens automatiques le permettent. Les erreurs, car rien n'est parfait, subsistent. Plus personne pour corriger le tir. Même si une amende pour la perte de temps occasionnée, est prévue, cela n'arrange pas le client qui attend impatiemment.
Remonter le temps et les rivières, ce ne sont que les originaux qui y ont pensé.
Pour les rivières, c’est devenu un sport. En sera-t-il un jour de même pour la production de nos biens ? L’histoire est un éternel recommencement, dit-on. Retour aux cellules souches ? C’est dans l’air du temps, mais c'est de la science et rien d'autre.
Chaque accroissement de volatilité s'accompagne d'une intervention d'une économie improvisée. Ce n'est pas l'effondrement du système capitaliste, c'est seulement une temporisation. Reprendre ensuite, les régulations, réglementer de manière encore plus draconienne ce qui avait eu le malheur de déraper et qui avait échappé dans une phase antérieure. Dissociation momentanée de la valeur économique fondamentale de son actif, de sa valeur intrinsèque. Le krach qui suit la croissance se fait toujours ressentir sur l'humain et par ricochet sur la machine.
Naviguer à vue était, pourrait-on dire, les seules discussions qui planent dans les meetings du haut management. Réinventer la roue et applaudir devant l'idée géniale qui venait d'un esprit en mal de nouveauté ? Des processus de fusion du développement entre fonctions logiques, programmation et skills s'harmonisaient tout à coup.
Pour remonter la pente, des initiatives drastiques ont été prises. Les têtes sont tombées en haut et surtout en bas. Les nouveaux sur le marché de l'Internet se croyaient à l'abri des coups du sort. Pourtant, c'était justement leurs connaissances de l'internet qui allaient être montrées du doigt comme cause des déficits et des échecs de la vente sur la toile.
Latent, l'outsourcing d'abord interne, dans la société même et puis externalisé. Des sociétés ont créé des divisions spéciales qui n'avaient pas tout à fait la même raison sociale. Elles restaient dépendantes mais étaient devenues bien reconnaissables, bien chiffrables dans des centres de coûts bien définit. Les dégâts, s'il y en avait, étaient ainsi identifiés.
L'économie apprend que la voie royale du bénéfice reste celle de l'accroissement des revenus, la voie de la force et pas de la diminution les coûts. Techniques qui se révèle coûteuses à court terme à cause des ruptures de contrats, mais seule solution restante au vu de la perte de confiance des investisseurs qui avaient été échaudés et refroidis aussi sèchement.
Au départ, les programmes étaient développés pour une période de 10, 15 ans sur base de cahiers des charges et spécifications bien élaborées dans un environnement stable. De nos jours, la durée de vie d'un programme est, en moyenne, de 6 mois. Il arrive plus souvent qu'on ne puisse le croire, que la réécriture d'une application doive se faire avant que la version initiale n’ait jamais été installée. Normal, au fond, quand on voit les besoins évoluer à grande vitesse. Le dépit ne tarde pas à s'installer lui parmi les acteurs du "drame". Planifier devient un cauchemar quand la courte vue suit la progression des déclarations trimestrielles devant Wall Street. Vu la complexité à outrance, plus personne n'est capable d'avoir une vue à 360° des besoins et de la situation financière, productrice et consommatrice. Morceler les fonctionnalités a été la solution trouvée pour appréhender cette diversité complexe du monde du commerce international. C'est évidemment plus facile de se rendre compte des difficultés d'un projet à l'étage correspondant. Compartimenter est la règle enseignée dans toutes les écoles. Architecture horizontale prenant la place de la verticale. Procédures au niveau structurel global et redescendu au niveau parcellaire du programme à développer lui-même.
Trop de paramètres entrent en ligne de compte dont la précision ne repose sur rien. Les statistiques qui se dessinent ensuite ne pèseront que plus dans des actions-réactions mal appropriées. Les plannings sont devenus en quelques sortes, des moyens d'évaluer.... le retard.
Les jeunes tiges arrivent avec les idées nouvelles, bien préparés à affronter, en apparence du moins, bardés de diplômes avec mentions Bac +1, +2,... +5. Il faut avouer que les écoles sont généralement à jour avec les programmes mouvants de l'enseignement informatique. Ce serait un comble qu'ils ne suivent pas leur propre spécialité. Nous ne parlons plus de secteur de l'informatique, mais de vecteur virtuel. On y étudie seul, on y travaille de même. Une trop grande spécialisation dans des secteurs trop pointus fonde les espoirs et les désespoirs dans le futur. Pas question de s'accrocher trop longtemps à un compartiment trop exigu sous peine de se voir éjecté comme obsolète dans notre discipline. Cette spécialisation à outrance voulue écrite sur les CV à l'embauche n'est que ticket dans la courte échéance. On s'étonne ensuite la désertification des candidats à l'informatique. Le coût du hardware est devenu dérisoire, l'apprentissage et la synchronisation avec le progrès ne le sont pas.
Alors, pour garder un semblant de rester dans le coup, l'informaticien se voit dans l'obligation de retourner sur les bancs de l'école. C'est alors que les choses ne se goupillent pas comme elles devraient l'être. Ce ne sont en général pas des cours particuliers en groupe qui seraient donnés sur place. Il s'agit de se greffer sur des cours ex cathedra qui devront trouver l'enseignement ad hoc pour garantir la continuité dans les plis du business et avec un calendrier qui sera pour la plupart du temps trop en avance avec le but à atteindre ou en retard par manque de prévoyance. Quand la connaissance sera suffisante grâce à l'investissement personnel, il s'agit de prier de n'être pas encore dépassé par les événements qui auront seulement un peu shiftés de ses objectifs. Que de cours reçus en pleines pertes et profits.
Garder une vision complète de l'ensemble des "morceaux" devient une gageure à la limite impossible. Qu'on ne vienne pas dire, ce que je n'ai pas dit : l'informatique n'est pas le seul moteur qui s'enraie. Elle est seulement le point central, le cœur du système qui, lors d'une panne arrête toute l'exploitation de l'usine ou de la société de service, la société unanimement reconnue comme moteur moderne d'un pays. La grande crise financière qui s'est développée hier et aujourd'hui, se retrouvera au sein de l'agent liant qu'est l'informatique.
Xième spirale en entonnoir ? On planifie avec les moyens du bord (du "board", en anglais). On fixe des dates de plus en plus rapprochées comme si programmer était devenu moins technique que par le passé. La planification n'a aucun sponsor, elle. Le chemin critique se « logarithmise » entre des tâches (tasks) et des activités (activities) d'un côté de la balance, les ressources matérielles et humaines (HR qui a remplacé le service du/au personnel) sur l'autre plateau estimées de la même manière platoniquement "matérielle". Le rationnel, rien que de la logique rationnelle.
On parle dès lors, de logique du chaos et de la complexité pour expliquer les phénomènes. On apprendra que si elle est mesurable, elle ne permet pas, par contre, de prévoir l'avenir. La théorie des fractales permet en fractionnant nos trois dimensions de décrire mieux la nature, elle-même.
A long terme, tout reste à découvrir. Sera-ce l'éconologie ?
The show must go on, isn't it?
17:23 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
J'ai lu et relu, une citation interrogative et particuliére m'interpelle.
La definition correspond t-elle à ce que l'article tente de démontrer ?
Définition parcelle de l'éconologie:
La consommation responsable et durable contre l'hyperconsommation et les abus du systeme capitaliste.
Par rapport à:
A long terme, tout reste à découvrir. Sera-ce l'éconologie?
Je previendrais à la suite de ta réponse pour mieux comprendre, ce que les voix explicitées, écrites, plus haut tentent de laisser supposer.
Le Panda
Patrick Juan.
Ecrit par : LE PANDA | 09/11/2008
Le Panda,
Quand j'ai lu la première fois ce mot "econologie", j'ai pensé que c'était probablement la solution.
"Tout reste à découvrir ou à inventer" oui, "à long terme" est par contre moins clairvoyant. Cette manière de voir existait déjà il y a plusieurs mois avant la crise que nous connaissons.
Copier la nature est une science très nouvelle. L'écologie, on en parlait mais de là à avoir trouver les bonnes voies de sa réalisation?
"Abus du système capitaliste"?
En fait tout est imbriqué et rien ne peut se faire sans l'outil argent. Je ne crois pas aux révolutions. C'est passé de mode. Un progrès par petites touches progressives à conditions qu'elles soient tout de même significatives pour enthousiasmer ou justifier l'intérêt. Tout dans la subtilité et l'originalité.
Ecrit par : L'enfoiré | 10/11/2008
Merci de ta réponde L'enfoiré,
Je reste sur ma faim, le Capitalisme est c'est vrai un besoin quotidien.
Le passé démontre que trop de capitalisme méne à l'ultarlibéralisme et alors là nous constataons l'échec de tous les pouvoirs en place.
Nous en avions deja discutés il me semble. Les révolutions sont passés de mode, mais la violence non, puisque nous assistons y compris dans les régles de ceux qui doivent convaincre de la valeur de la modération qu'ils se tappent sur la figure.
Non pas au sens figuré, c'est une réalité qui je ne sais s'ils ont eû connaissance de ton billet et de nos échanges phylosophiques pour en venir en mains.
C'est original je l'accepte, mais je cherche la subtilé d'un tel déroulement.
Lorsque l'on sait le pourquoi de tels faits, c'est encore plus surprenant, le mode de compte par le systéme informatique est contesté par les différentes églises.
Quoi dire à la suite de tels actes, et comment faire pour que les moutons retrouvent le chemin de la bergerie plus ou moins enthousiastes ?
C'est ce que tu tentes d'expliquer dans ton texte par la loi de l'entennoir ?
En fixant des dates, le consat s'impose les gifles se relaient en boucle sur les chaines de télévisions.
Stupéfiants, Non ?
Tu as un point de vue plus adéquate ?
Les soutanes s'arrachent sous les poignes et les barbes font tomber certains à terre et auncun Etat Major ne prend cause, pourquoi, ce sont les ordinateurs qui sont fautifs, ils se posent la question sommes-nous en puissance de lutter contre des machines issues de nos cerveaux ?
A te lire.....
Le Panda.
Ecrit par : LE PANDA | 10/11/2008
Guy,
Pour ce qui est du management, ce que j'ai retenu de mes récents cours Français en la matière c'est :
"Ne faites plus du tout de cas par cas, n'écoutez plus les équipes ça ne fais que mener à des troubles et ralentis les objectifs"
Promesses vaines et mensonge de rigueur, "promettez des primes à vos équipes et si vous atteignez les objectifs c'est vous qui aurez la prime mais nous ne pouvons en offrir à tous" .
"Que préférez vous ? Une prime de 3000€ pour vous ou 200 euros pour vous et 100€ pour chaque membre de l'équipe" .
(ce stage je l'ai enregistré sur dictaphone, il est édifiant)
Ni question de diplômes ou de psychologie, pas de management là dedans, uniquement des exécutants qui ont consigne d'être aveugles et sourds .
>>>"Le reste, l’aspect social, les « nice to have », ont bien existés, mais on tâche de les maintenir contraint dans des limites de l'acceptables et pas trop dérangeantes."
Finito en 2008 !!!
Le calcul a été vite fait, le retour sur investissement est trop lent !
Moins de qualité dans tous les jobs OUI, les entreprises veulent toute devenir "Chinoises" avec les conséquences qui en découlent ...
Le nouvel "el dorado", si je fais comme en Chine, ça marchera comme pour les Chinois ....
Sous traiter l'outsourcing, sert à cela (aveugle et sourd)
>>>"Le coût du hardware est devenu dérisoire, l'apprentissage et la synchronisation avec le progrès ne le sont pas."
C'est pareil dans tous les jobs mais ce n'est pas humain.
Cela rend les diplômes obsolètes mais dans un pays comme la France le diplôme obsolète est le seul sésame possible.
De toute façon il faut bien dévaloriser l'employé pour justifier la baisse des revenus ...
La vision à 360° est devenue l'ennemi des entreprises, il faut désormais être encore plus idiot qu'à l'armée et ne poser aucune question .
Cela laisse le contrôle total aux actionnaire pour prendre les décisions des plus dangereuses et farfelues.
Pourquoi ?
Un collège d'actionnaires peut avoir deux entreprises concurrentes, stratégie financière oblige, cela leur permet d'en "suicider une" pour faire tourner l'autre selon les besoins.
L'état providence n'existe plus pour le citoyen mais il l'est pour les entreprises .(un coup de plan social par-ci, par là)
Ecrit par : Liberty | 10/11/2008
Ce tableau 12 sort un peu du cadre de l’informatique, volontairement. Parallèle avec ce qui est autour. Les entreprises qui l’utilisent. C’est un ensemble de constatations sur la manière dont marche l’économie. Je n’ai pas de boule de cristal pour dire que cela va sauver l’ensemble ou pas. Aller plus loin encore serait sortir totalement de l’informatique. En dehors de cette grande gaufre, je vais peut-être ouvrir d’autres voies. Mais elles seront résolument "cartésiennes" dans leurs conclusions.
Ecrit par : L'enfoiré | 10/11/2008
Guy,
Je prend ce tableau 12 pour le témoignage de la métamorphose du monde de l'entreprise en général .
Tout est lié, au moins j'ai appris qu'aucun domaine n'a été épargné par cette métamorphose.
Curieux tout de même, les études prouvent qu'en 2008 avec la moitié des heures de travail et beaucoup plus de matériel (diminuant la pénibilité), le travail est moins bien vécu qu'il y a 50 ans !
Taux de suicide, antidépresseurs, conflits du droit du travail, perte de repères sur les objectifs, peur de perdre son job, maintien dans l'ignorance, rentabilité immédiate, tous les ingrédients anxiogènes sont réunis .
C'est le far-west des temps modernes ...
Ecrit par : Liberty | 10/11/2008
Liberty,
« Ne faites plus du tout de cas par cas, n'écoutez plus les équipes ça ne fais que mener à des troubles et ralentis les objectifs » et en Français dans le texte ?
C’est exactement, la solution adoptée. Il y a bien des « tentatives » pour faire semblant de ce que pensent les gens. Je l’ai la haute direction s’était mise à blogger.
« si vous atteignez les objectifs c'est vous qui aurez la prime mais nous ne pouvons en offrir à tous »
Problème épineux. Les fameuses caisses toujours vides. Le retour sur investissement est de plus en plus maigre. Et c’est vrai les bénéfices ne sont plus ce qu’ils étaient. Mais il y a une chose qu’on oublie à l’intérieur du société moderne : donner la motivation et l’envie de faire partie d’un ensemble. Pour cela il faut écouter et trancher en plaçant sur la table les suggestions qui devraient être discutées et pas uniquement au niveau du management. Toutes les têtes contiennent quelque chose d’exploitable et pas uniquement au top niveau. Donner plus qu’une impression qu’on est autre chose qu’un employé et plus un collaborateur.
Maintenant, est-ce que la prime doit augmenter en fonction de la hauteur de la hiérarchie ou être partagée équitablement ? Question principale. Virer du personnel, est ce le top du rendement ? Le système Toyota me fait peur s’il n’y a pas quelque chose d’équivalent chez nous. Le fait qu’il y ait trop d’étages et de distances dans le management permet trop facilement de se réfugier derrière des « ce n’est pas moi qui ait demandé de vous virer »
Etre actionnaire, patron ou employé, tout le monde est imbriqué surtout qu’aujourd’hui les employés deviennent souvent des actionnaires eux-mêmes, par stock options ou autres moyens. J'espère avoir cerné ainsi le problème des entreprises d'aujourd'hui.
Ecrit par : L'enfoiré | 10/11/2008
C'est le far-west des temps modernes ... C'est exactement cela. Mais il y a en plus le Far East qui s'intercalle.
Ecrit par : L'enfoiré | 10/11/2008
En tant que patron au sein d'un ministère du gouvernement du Québec, j'ai vécu toutes les écoles de pensées. De la qualité totale au just in time, à la réingénierie des processus, tout y a passé. Nous avons vécu la domination des informaticiens à la veille du bug de l'an 2000. Au lendemain, les informaticiens se demandaient quelle place ils allaient occuper dans plan d'organisation du ministère. Toutes ces tendances ont fait qu'il était de plus en plus difficile de gérer une entreprise ou un ministère : d'un côté le développement extraordinaire des technologies, de l'autre côté, une tendance au freinage de ce développement incontrôlable.
Tu as parfaitement raison d'écrire : « il s'agit de prier de n'être pas encore dépassé par les événements qui auront seulement un peu shiftés de ses objectifs ». Les technologies de l'information sont venues chambouler le terrain de jeu. Ce qui était simple devait le rester. Soudainement, les technologies sont venues rendre plus complexes des processus d'une grande limpidité. Qu'il suffise de regarder un logiciel sur la gestion de projet, par exemple. Un Pertz devait simplifier les tâches. Or, autour de ce logiciel nous retrouvions une armada d'experts qui avaient tous un mot à dire sur un projet.
J'ai vécu cette expérience dans la mise en ligne des services gouvernementaux. Je pouvais auparavant gérer un projet presque seul avec deux ou trois assistants. L'informatique est venue m'imposer des façons de faire et un vocabulaire des plus hermétiques. Manuel d'organisation de projet, gestion des risques, maturité des processus (CoBiT), processus d’escalade hiérarchique contractuelle, etc., etc.
Et que dire des fonctions ? Chargé de projet, gestionnaire de projet, architecte de système, architecte de solution, et autres et autres.
Que dire des normes ? Iso, Juniper, Cisco, C++, Institut international des télécommunications (IIT), PMBOK, Cycle de Deming, ISO 20 000, ISO 27 001, ISO 27 002 et ISO 27 799 et le reste et le reste.
J'arrête ici mon ami. Les technologies devaient nous simplifier la vie. Au contraire. Elles nous l'ont compliqué à souhait.
Comment ne pas comprendre que le système international financier basé sur des technologies de l'information et de communications n'ait pas sombré ? Je plaisante. Mais il y a un fond de vérité.
Excellent article, comme d'habitude. Qui lui n'est pas normé:-)
Amicalement
Pierre R.
Ecrit par : Pierre R. Chantelois | 12/11/2008
Pierre,
Merci pour ce témoignage vu par l'autre côté de la plaque. Si j'écris depuis plus de trois ans maintenant, c'est en réaction à une situation qui se produit, on ne sait d'où, que tout le monde semble applaudir au départ porté par son innovation et qui se retourne contre nous, en dépit de nous.
Oui, c'est absolument vrai, nous sommes tous dans un flux dont on ne parvient pas à sortir. Tous dépassés par les événements que nous créons. Les objectifs sont souvent dépassés, trop souvent.
Pourquoi faire simple quand il y a moyen de faire compliqué, pourrait-on conclure avec l'humour du recul.
Des moments de faiblesses d'un camp pour un temps en équilibre avec la force d'un autre.
Oui, tout ce que tu dis est absolument ce que j'essaye d'écrire avec mes mots et ma manière rebelle de le présenter. Mon texte suivant sera parfaitement dans la ligne, d'ailleurs.
Les logiciels tentent à résoudre les problèmes dans la généralité alors qu'ils demanderaient plus de particularisme. Le « clé sur porte » avait des raisons d'être. On le redécouvre aujourd'hui dans un mouvement de refus de l'uniformité. La rigidité n'a plus la cote.
Le futurologue Alvin Toffler dans "Powershift" semblait en 1990 montrer que nous allions dans le sens de la spécificité et de l'adaptation aux besoins des particuliers. C'est le sens inverse dans lequel nous sommes allés.
Le vocabulaire informatique demande plus qu'un dictionnaire statique. Internet est là heureusement pour l'amender en temps réel. L'homme parvient-il à suivre? Question principal. Le métier d'informaticien n'est plus considéré comme tel. Ce n'est plus qu'un outil. Du moins le pense-t-on.
Je me souviens d'un ancien patron de la finance chez nous. Il me téléphona et me dit:
« Guy, j'ai reçu un PC dans mon bureau. J'ai reçu toute une série de bouquins avec lui. Ne serais-tu pas intéressé de les prendre chez toi. Ils seraient bien plus utiles ». Je crois que cette déclaration est assez caractéristique de la situation.
C'est vrai, les logiciels semblent être plus « user friendly » mais il y a un esprit spécifique qui n'est absolument pas dans toutes les têtes et c'est tant mieux.
Cette Grande Gaufre n'est qu'une suite de constatations sans complaisance et ce n'est pas fini.
Une histoire des machines, tu trouves cela partout sur le net. Voir cela de l'intérieur me semblait bien plus intéressant.
Mon eMail de news mensuel est reçu également par notre GM local. Mais il n'a probablement pas le temps de lire. Normal. C'est dans l'air du temps.
Ecrit par : L'enfoiré | 12/11/2008
Guy,
Pierre met le doigt là où il faut : Où est l'utile et où est le futile ?
Tout cela s'intègre bien avec notre économie basée uniquement sur la consommation aveugle .
Sans discerner ce qui est réellement utile ou pas .
Une nouvelle économie est à inventer : pragmatique/ écologique / utile ....
Ecrit par : Liberty | 12/11/2008
Écrit par : L'enfoiré | 03/12/2008
Google en musique?
http://geeko.lesoir.be/2011/05/10/google-music-officialise-aujourdhui/
Écrit par : L'enfoiré | 10/05/2011
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